~ La mémoire humaine ~
La mémoire humaine a-t-elle une limite ?
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Bienvenue sur le site de notre TPE, réalisé par Emma B., Honorine D. et Léonie D., élèves de 1ère S au lycée Blaise Pascal de Longuenesse en 2015/2016. Bonne visite !

 

5) Amnésie : quand la mémoire s'efface...

            Souvent déclenchée par un accident, un traumatisme psychique ou une opération, l'amnésie peut affecter la mémoire à court comme à long terme, sans que les scientifiques en comprennent toujours les mécanismes.
         Si l’on doit aux patients amnésiques la plupart de nos connaissances sur la mémoire, leurs troubles restent encore mystérieux. Que se passe-t-il quand la mémoire s'efface ? Les souvenirs ont-ils réellement disparu ou est-ce leur chemin d’accès qui est bloqué ? Autant de questions qui mobilisent les scientifiques depuis plus de cinquante ans, marquant le début d’une série d’observations fascinantes.

a) L'ictus amnésique

           L’amnésie la plus fréquente est l’ictus amnésique ou amnésie transitoire. Cette perte transitoire de mémoire est la forme la plus courante d’amnésie. Elle touche plus de 25 personnes sur 100 000 au-delà de 50 ans. Cette expérience troublante a été vécue par Manuel D. auquel nous avons posé quelques questions.
          Sans aucun signe annonciateur, les personnes atteintes d'ictus amnésique perdent subitement leur capacité à former de nouveaux souvenirs (amnésie antérograde) et oublient également une partie de leur passé (amnésie rétrograde). En revanche, leurs mémoires sémantique et procédurale restent intactes. Ces troubles restent en moyenne 5 à 6 heures. Bien que l'on ne comprenne toujours pas l'origine des ictus amnésiques, on sait désormais que pendant la phase aiguë, l'activité de certaines régions cérébrales diminue violemment. Sachant qu'ils surviennent souvent après une forte émotion, un effort intense ou des changements de températures brutaux, ces ictus amnésiques pourraient être liés à une baisse du débit sanguin dans certaines régions du cerveau, comme l'hippocampe. On constate également une désynchronisation entre la région postérieure, où loge les souvenirs, et la région antérieure, qui permet de récupérer ces souvenirs. Les patients qui perdent leurs souvenirs anciens conservent une représentation d'eux-mêmes.

b) L'amnésie organique

          On parle d'amnésie organique dès lors qu'une opération, un choc physique, un accident vasculaire (interruption de la circulation dans ou plusieurs vaisseaux), une infection ou encore une forte consommation d’alcool, de drogue entraînent des lésions visibles dans le cerveau (destruction du tissu nerveux) qui expliquent les troubles observés. Parmi ces patients, il n'y a aucun profil type car les symptômes sont très variables en fonction du type de lésions, de leur localisation et de leur étendue.
          Par exemple, après un traumatisme crânien dû à un accident de voiture, les troubles sont souvent diffus : des bribes de souvenirs disparaissent, notamment ceux formés quelques jours ou semaines avant l’accident. On trouve aussi fréquemment des difficultés dans la mémoire à court terme, mais elles sont reliées en général aux troubles de l’attention, un autre symptôme fréquent des traumatismes crâniens.
          Par contre, dans le cas d'une opération ou d'un accident vasculaire, le patient se souvient des événements de sa vie passé mais il est incapable de se remémorer ce qu'il a mangé la veille. Il est en revanche très rare que les mémoires sémantique et procédurale soient touchées, sauf durant les périodes de réveil. Malheureusement, chez les patients porteurs de lésions neuronales, les troubles de mémoire sont bien souvent irréversibles.

c) L'amnésie fonctionnelle ou psychogène

          Cependant, il existe une autre forme d'amnésie encore plus mystérieuse et beaucoup plus rare, dans lequel aucune lésion cérébrale n'explique les troubles. On parle alors d’amnésie fonctionnelle ou psychogène. Souvent, un choc, même léger, initie l’amnésie, mais ne l’engendre pas : il n’y a aucune perte neuronale observée. Généralement, seuls les souvenirs anciens sont atteints. Dans de rares cas, cela peut aller jusqu'à la perte de l'identité même du patient. Parfois, retrouver ses proches, les lieux de sa vie d’avant, des odeurs ou des sons familiers peut permettre à ces patients d’accéder à nouveau à leurs souvenirs. Une preuve que, chez certains de ces patients, les souvenirs sont encore présents dans leur cerveau mais que, pour une raison encore mystérieuse, l’accès y est bloqué.
          Comme pour les amnésies organiques, ces pertes de mémoire dites fonctionnelles touchent rarement la mémoire sémantique, et plus rarement encore la mémoire procédurale. Il n’empêche, certains amnésiques ne savent plus se raser ni faire du vélo. Mais ces habiletés semblent se réapprendre rapidement. De même, les pertes de mémoire sémantique restent exceptionnelles et rarement totales. Dans la pratique, il est difficile d’isoler les différents troubles de la mémoire. Mais ce qui perturbe le plus le quotidien, c’est la perte de mémoire de travail, la mémoire à court terme. Les patients atteints ont besoin d’astuces pour vivre normalement, ils gardent en permanence avec eux un dictaphone qu’ils consultent lorsqu’ils oublient qui ils sont ou ce qu’ils sont en train de faire. Ils mettent des Post-it partout.

d) ‘’L’amnésie des visages’’ et l’amnésie post-traumatique

          La ‘’prosopagnosie’’ est un trouble qui provoque la difficulté à identifier les personnes connues jusqu'à l'incapacité de reconnaître son propre reflet dans une glace. Cette ‘’amnésie des visages’’ touche à des degrés divers environ 2,5 % de la population, certains depuis la naissance, d'autres suite à un accident. L'origine de cette déficience est encore mal connue. Il s'agirait d'un problème de traitement de l’information : ces personnes sont incapables de traiter les visages de manière globale, mais ne présentent aucun problème de vision.
          Après un événement particulièrement stressant, comme une guerre, une agression, un attentat ou un accident, certaines personnes peuvent connaître une dégradation de leur mémoire. Elles sont alors atteintes d'amnésie post-trumatique. Ces personnes vont négliger un certain nombre d'informations sur l'événement traumatique, notamment les informations contextuelles, mais retiennent en même temps beaucoup des aspects émotionnels. Ce n'est pas tout, la mémoire de travail et la mémoire épisodique fonctionnement également moins bien chez ces personnes. Récemment, les travaux en imagerie cérébrale montrent que le volume de l’hippocampe, impliqué dans la mémoire, est réduit chez ces patients. Mais les chercheurs ne savent pas encore s’il s’agit d’une conséquence de l’événement traumatisant ou plutôt un facteur de prédisposition à développer ce genre de syndrome.
 
 



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